Un peu d'histoire

L’église de Saint-Symphorien de Lévezou dans l’Histoire

 

Le territoire de la paroisse de Saint-Symphorien, comme plusieurs de ses voisins, faisait partie des possessions seigneuriales de la vieille famille de Lévezou qui participa aux Croisades, jusqu’au XIIe siècle où il entre dans les seigneuries du Comte de Rodez pour être en partie uni, vers la fin du XIVe siècle, au monastère bénédictin Saint-Sernin-sous-Rodez et ce jusqu’à la Révolution. Cela explique le titre de prieur pour le prêtre titulaire de la cure paroissiale, désigné par l’évêque de Rodez, qui occupait le presbytère.

Le hameau, avec son organisation parcellaire très caractéristique, paraît s’être constitué autour de l’église qui a lié l’habitat durant la période médiévale; toutefois, aucune trace d’un édifice cultuel antérieur au XVe siècle n’apparaît pour l’instant avec des indices irréfutables, même si quelques vestiges indiquent une occupation du site dès l’Antiquité gallo-romaine. De nombreux éléments du XVe au XVIIe siècle dans les constructions civiles du hameau attestent une phase prospère au Bas Moyen Age et aux temps modernes, simplement interrompue par la crise du XVIe siècle. C’est dans ce contexte de prospérité que le bâti actuel de l’église a été pour l’essentiel réalisé dans la deuxième moitié du XVe siècle, lors du retour de la croissance après la Guerre de Cent Ans. L’architecture de l’église, constituée d’une nef unique à chevet plat avec chapelles latérales, est complétée surtout au XVIIe siècle, au moment où est réalisé, sur un bâtiment plus ancien de plan quadrangulaire, le presbytère qui masque depuis une partie du portail primitif. C’est aussi à ce moment-là, lorsque la Réforme Catholique bat son plein, que plusieurs restaurations interviennent pour peut-être réparer des destructions ou une situation d’abandon liées aux guerres civiles religieuses émaillées d’évènements marquants au Viala-du-Tarn. D’ultimes aménagements, comme des ouvertures et un enrichissement du mobilier, sont réalisés dans la première moitié du XIXème siècle. C’est donc autour d’une église essentiellement marquée par le style gothique que le hameau se regroupe encore aujourd’hui. Le fait religieux a ainsi joué un rôle décisif dans l’histoire du village, mais il est important de noter que si, jusqu’à la Révolution, un prieur-curé occupait le presbytère, ce serait commettre une erreur de vocabulaire que d’employer le terme de prieuré, comme pour celui de Comberoumal par exemple, en laissant entendre la présence d’un petit monastère dont il n’y a aucune trace dans les archives. Ici, le terme de prieuré ne peut valoir que pour désigner la paroisse de par son lien avec le monastère Saint-Sernin-sous-Rodez dont elle constituait un bénéfice.

 

Les peintures

A Saint-Symphorien, un des fleurons de l’église est sa décoration intérieure qui couvre la totalité de la nef ainsi que les chapelles adjacentes. Les décors sont aujourd’hui en partie masqués par des enduits anciens à la chaux, mais qui ont eu l’énorme avantage de les préserver. Certains fragments ont été dégagés à l’occasion des travaux conduits par l’abbé Cazottes, révélant ainsi l’intérêt majeur de l’église de Saint-Symphorien pour le patrimoine régional. Les éléments visibles des peintures sont essentiellement des décors floraux réalisés à la détrempe, mais il y a aussi la représentation d’une Vierge à l’Enfant, retable en trompe-l'oeil,  qui relève de l’exception par sa qualité artistique. Le tout, avant une étude archéologique approfondie et avec l’appui de documents d’archives, pourrait dater du XVIIe siècle. Ce type de décor est assez exceptionnel en Rouergue, mais aussi dans le Midi de la France, d’autant qu’il a échappé aux ravalements intempestifs de nombreuses églises réalisés dans les années 70/80 du siècle passé.

 

Rédigé par A.S.E.S

Publié dans #Viala-du-Tarn, #Lévezou, #Aveyron, #église de Saint-Symphorien

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